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Journées thématiques 2023 - De l'identité aux missions
Les Journées thématiques 2023 de la Communauté romande de l’apostolat des laïcs (CRAL) se sont déroulées à Saint-Maurice les 4 et 5 mars. La trentaine de participants a réfléchi au thème: «De l’identité aux missions».
Deux journées pour se présenter lors d’un festival des mouvements piloté par Roula Lopez et pour s’interroger sur l’avenir de la CRAL avec Philippe Becquart et Stefan Constantinescu, formateurs d’adultes dans l’Eglise catholique du canton de Vaud.
Surprenantes, pour la plupart des participants, qui représentaient leurs mouvements, que les Journées thématiques de la CRAL de cette année. Ces journées de formation et de ressourcement, centrées sur les mouvements ainsi que l’identité et les missions de la CRAL, ont permis de mieux se connaître et de se demander ce qu’est la CRAL. Dans la ligne de la réflexion de l’an dernier, sur le processus synodal, les participants se sont interrogés: comment les mouvements peuvent-ils vivre de leurs charismes en s’enrichissant mutuellement et en cheminant ensemble? Comment une entité comme la CRAL peut-elle/doit-elle les aider et les accompagner?
Le samedi, un festival des mouvements a permis à chacun d’eux de se présenter – des tables étaient à disposition – par des objets, des textes et des images et de découvrir les autres mouvements. Des questions ont guidé les participants dans leur exploration, comme: quel est le cœur de votre mouvement? Comment fonctionnez-vous? Comment voyez-vous l’avenir de votre mouvement? Un temps pour formuler ce qui anime les membres, découvrir les richesses de chaque mouvement et vivre des mises en commun fort riches. Il était conduit par Roula Lopez, formatrice d’adultes dans l’Eglise catholique du canton de Vaud.
L’eucharistie, présidée par l’abbé Bernard Sonney, vicaire général du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg et répondant pour la CRAL à la Conférence des ordinaires romands, a permis de rendre grâce pour une journée fertile en surprises et en découvertes.
Changer de nom: un combat
Le dimanche, Philippe Becquart, adjoint du représentant de l’évêque pour la région diocésaine Vaud, et Stefan Constantinescu, responsable du Département de formation et d’accompagnement des adultes, ont invité les participants à un temps d’échange et de réflexion sur l’identité et l’avenir de la CRAL. Et d’abord sur la signification du nom et l’enjeu du changement de nom à partir de deux textes de la Bible: le combat de Jacob avec l’ange au gué du Yabboq (Genèse 32, 23-33) et la conversion de Paul (Actes des Apôtres 9, 1-9). Au terme de son combat, Jacob devient Israël; une fois converti, Saul s’appelle Paul.
Le combat de Jacob, à mains nues, contre un inconnu est «un vrai corps-à-corps jusqu’au lever du jour», a relevé Philippe Becquart. Mais «qu’est-ce que ce combat? Sinon avant tout un combat intérieur. Un combat pour assumer qui il est, la violence qui l’habite et ses comportements faux. En le touchant à la hanche, l’adversaire a mis le doigt sur ce qui est blessé en Jacob, l’endroit du mensonge. Aujourd’hui une authentique bénédiction va advenir au lieu même de la blessure et Jacob va enfin pouvoir assumer un nouveau nom: Israël. Plus besoin de ruses ni de tromperies. Il a vu Dieu face à face et la vérité est advenue. Jacob peut désormais aller à sa liberté, devenir lui-même dans une expérience de vulnérabilité assumée». Ainsi, il est devenu lui-même, et ce fut un combat extérieur et intérieur.
C’est le cas pour chacun de nous: «Pour Dieu, créer c'est appeler chacun de nous par son nom. Et l'être humain n'est pleinement lui-même, ne découvre sa véritable identité qu'en répondant librement à cet appel», a ajouté Stefan Constantinescu. Ainsi, «trouver et resituer notre vocation signifie répondre à l’appel divin qui s’adresse à nous par notre nom. Cela conduit vers le bonheur et vers la paix intérieure».
Un appel qui donne sens
Mais comment entendre cet appel de l’amour dans notre monde, ce «désir de Dieu de faire de l’être humain un partenaire tourné vers un avenir à construire?». Comment l’entendre «à travers de multiples médiations: aspirations intimes, cris des hommes et des femmes, attentes des peuples, besoins de l’Eglise?». Ces journées thématiques ont été l’occasion de mieux en prendre conscience. «Un appel qui invite à la joie, au bonheur, à la vie éternelle dans la lumière du Ressuscité». Il nous surprend, nous dérange et nous entraîne dans une aventure imprévue; une aventure qui «donne toujours un sens à notre baptême et à notre mission».
Paul a entendu cet appel, il s’est converti et lui est resté fidèle. Lui cet «homme de deux cultures, la juive par son origine et la romaine par son implantation familiale à Tarse», au sud de l’actuelle Turquie. Il a grandi dans cette ville «en utilisant le grec comme langue de communication et de culture, mais en gardant l’hébreu comme langue de religion». Il était donc juif, grec et romain, et c’est cet homme-là que le Christ a rencontré sur le chemin de Damas.
Paul change de nom après sa conversion: son nouveau nom «manifeste son retournement et son changement de vie radical». Et l’Eglise dont il est l’apôtre est la communauté de ceux qui sont remplis de l’Esprit saint, de ceux qui ont été sanctifiés, appelés, élus; elle est un organisme vivant et chaque chrétien est temple ou église de Dieu.
Se faire connaître
«Quel impact a la vision paulinienne de l’Eglise pour nos communautés?», ont lancé les conférenciers aux participants. Avant de les inviter à trouver des concepts clés qui traduisent la raison d’être et la mission de la CRAL, puis à proposer un nouveau nom pour cet organisme. Une discussion plénière a permis de rassembler toutes les propositions et d’y réfléchir ensemble sans toutefois qu’un nouveau nom émerge.
Les participants ont dégagé des lignes de force de la CRAL: la communion entre membres d’un même mouvement et entre mouvements; la volonté de se faire mieux connaître dans l’Eglise locale; le désir d’être au service des paroisses comme une force de vivification et de fécondité en leur sein. Sans oublier la dynamique missionnaire qui permet de sortir de l’entre-soi et de participer pleinement à la vie de l’Eglise.
Pour la CRAL/Geneviève de Simone-Cornet